Carnaval chez nos voisins

Si la tradition du Carnaval est bien ancrée en Alsace, elle l’est encore bien plus chez nos voisins Allemands et Suisses. Tour d’horizon !

Le Carnaval Alémanique dans le Bade-Würtenberg et en Forêt-Noire

Le Carnaval est un événement très attendu en Allemagne, essentiellement dans le Sud du pays. Il est très important et crée chaque année un vrai engouement auprès des populations au point qu’on l’appelle parfois la cinquième saison et que les salariés prennent des jours de congés pour participer aux festivités. Vous avez sans doute déjà entendu parler du Carnaval de Cologne, Mayence et Düsseldorf, les plus grandes fêtes y sont organisées. Toutefois, nous nous concentrons ici sur nos plus proches voisins, le Bade-Würtenberg et la Forêt-Noire ou on parle de Fastnacht, autrement dit le « presque Carême ». Cela n’est pas sans rappeler les origines Chrétiennes des fêtes de Carnaval en Alsace.

En Allemagne, le Carnaval se décompose en plusieurs phases :

  • Le 11 novembre à 11 h 11 est lancée chaque année le démarrage des célébrations de Carnaval
  • A partir du 6 janvier, après la fête des Rois, et jusqu’au Mercredi des Cendres, les Allemands ne vivent plus que pour le Carnaval et participent notamment à des bals masqués.
  • Le Carnaval de rue démarre le jeudi qui précède le mercredi des Cendres jusqu’à son apothéose le mardi-gras. Pendant cette période, de nombreux cortèges sillonnent les villes, petites et grandes. Les carnavaliers portent des masques sculptés et peints à la main. Sorcières aux gros nez, fous aux épais sourcils ou figures diaboliques essayent d’effrayer la foule en scandant leur cri le plus classique « Narri » auquel il convient de répondre  « Narro ». Tous les bars et restaurants sont ouverts. Tout le monde est à la fête, à la rigolade. Les personnages lancent des sucreries à la foule et parfois jouent avec le public en mettant en scène un « enlèvement » ou un « shampoing de confettis ».

Le Carnaval se termine à minuit pile dans la nuit du Mardi-gras au mercredi des Cendres. Il est alors de coutume de brûler les balais des sorcières des cortèges ou une sorcière en paille.

Le Morgenstreich de Bâle

En vous révélant que le Morgenstreich de Bâle est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2017, cela laisse présager de son importance.

Les Bâlois lui attribuent le doux surnom de « Madame Carnaval » et considèrent qu’il s’agit des 3 plus beaux jours de l’année.

En effet, ici les festivités démarrent à 4 h du matin le lundi qui suit le Mercredi des Cendres et jusqu’au jeudi 4 h du matin, soit un total de 72 heures de célébrations. Morgenstreich signifie défilé de lanternes. C’est donc dans une ville entièrement plongée dans l’obscurité que démarre le cortège uniquement éclairé par les lanternes, peintes à la main. Les flash des appareils photo et autres lampes torches sont d’ailleurs interdits. Il est également strictement interdit au public de venir déguisé. 

De nombreux musiciens, joueurs de fifre et de tambour, également déguisés animent la ville et accompagnent le cortège de leurs notes de musique. Les troupes arpentent les rues selon leurs envies, il n’existe pas de parcours prédéfini.

Un billet d’entrée facultatif est vendu à l’entrée de la ville pour financer la manifestation et surtout les frais engagés pour les costumes des différentes troupes de carnavaliers.

Il est d’usage de se moquer des erreurs des dirigeants, qu’ils soient politiques ou économiques, au travers de poèmes satiriques appelés Les Schnizelbank.

Si l’envie vous prend de vous rendre à Bâle, il est recommandé d’emprunter les transports en commun. Pour cette édition 2019 du 11 au 13 mars 2019, la SNCF met en place, comme chaque année, un train spécial au départ de Strasbourg.