Perle ouvre son bar à bières 

Le tout nouveau bar à bières de la brasserie Perle a ouvert ses portes le 19 juillet. On vous dit tout sur ce lieu déjà tendance de Strasbourg, né d’une aventure humaine, familiale et artisanale.

Brasserie Perle
© Pascal Bastien

Après 18 mois de travaux, Perle vient d’ouvrir un établissement pour déguster bières et petite restauration du mercredi au samedi de 10h à 23h. Celui-ci a tout simplement pris place au cœur du tout nouveau site de production de la brasserie inauguré place de l’abattoir au printemps dernier dans le quartier de Cronenbourg. 

Avec une capacité d’accueil de 80 places à l’intérieur et de plus de 200 places sur la terrasse en forme de Biergarten, cette nouvelle Bierstub a déjà séduit les amateurs locaux. « Nous avons eu une très belle fréquentation sur les quatre premiers jours d’ouverture, témoigne Théo Krafft, chargé de marketing chez Perle. Ce sont des débuts très positifs. Cela permet aux plus curieux de pouvoir rencontrer les acteurs de Perle et de voir où c’est fabriqué. »

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Le renouveau de Cronenbourg

Pour faciliter la connexion entre consommateurs et brasseurs, une grande baie vitrée permet d’être nez à nez avec la production. Plus de 15 bières fraîches à la pression sont à découvrir ainsi que des softs. « Toute commande s’effectue au comptoir, précise Théo. Il y a aussi du sans alcool à la pression, de l’eau plate filtrée, de la limonade en pression, du vin, ainsi que de la petite restauration type bretzel, knacks, cacahuètes. Nous accueillons également des chefs en résidence sur place toutes les deux semaines, soit en cuisine qu’on met à disposition, soit en foodtruck. Ces derniers jours, on a eu droit à des dampfnudel version burger et hot dog. »

Brasserie Perle
© Pascal Bastien

En ouvrant ce nouvel espace, l’équipe de Perle entend participer au renouveau du quartier de Cronenbourg, encore trop méconnu des Strasbourgeois. Avec sa nouvelle ligne de bus, l’ouverture des halles du marché gare et celle de divers magasins, les arguments ne manquent pas. « Notre installation à Cronenbourg est mûrement réfléchie, poursuit Théo. Après 19h, il n’y a plus de circulation et la construction de la brasserie a été faite de manière à ce qu’elle serve de barrière sonore avec l’autoroute A4. »

 

« Une vraie légitimité régionale »

Mais Perle ne serait rien sans cette philosophie cultivée depuis cinq générations. Arrière-arrière-petit-fils du fondateur de la brasserie en 1882 à Schiltigheim, Christian Artzner perpétue la tradition familiale et artisanale de la marque alsacienne depuis ce jour d’août 2009 où il perce le premier fût de la nouvelle Perle à la Meinau, une Pils inspirée par la recette originale. « La chance de Perle, c’est d’avoir disparu sans altérer sa belle image, explique Christian. Ce patrimoine est resté intact dans les mémoires, auréolé d’une vraie légitimité régionale. » 

Cette expertise, Christian la doit surtout à son parcours exceptionnel. Formée à Edimbourg en tant que maître brasseur distillateur, il a pris le temps de multiplier les expériences dans diverses brasseries, de la Belgique à la Bavière en passant par les Alpes. Ses débuts, il les effectue au sein du groupe Scottish & Newcastle où il rencontre sa femme Anne, elle aussi alsacienne. Pendant cinq ans, ils brassent des bières sous licence, avant de s’envoler pour le Nigéria puis les Etats-Unis. 

« Fabrications, recettes, équipements, ventes… j’ai la chance d’avoir une expérience internationale issue des grands groupes et des petites brasseries, affirme Christian. Cela a forgé mon savoir-faire, mais l’aboutissement, c’était d’ouvrir ma propre brasserie, pour brasser toutes ces expériences, avec ma propre équipe, mes valeurs et mes envies. » 

« Nous brassons en prenant le temps, sans se presser »

Après l’ouverture d’une unité de production moderne en 2015 dans le quartier de la Meinau puis l’agrandissement de la cave dès août 2018, l’équipe grandit et redonne peu à peu toute sa réputation à la perle des bières alsaciennes. Le tout nouveau site de production à Cronenbourg permet aujourd’hui de produire jusqu’à 30% de volume en plus.

Chez Perle, c’est bien simple, le processus de fabrication est épuré et naturel, et ce à partir de matières premières sélectionnées avec soin. Ici, pas de pasteurisation ni d’ajout d’auxiliaires technologiques. Épices, plantes ou fruits sont toujours dosés avec soin. « Nous brassons en prenant le temps, sans se presser, pour que le process rigoureux et les ingrédients de qualité s’expriment pleinement. Nous brassons les bières que nous aimons boire sans céder aux effets de mode, tout en restant à l’écoute du monde. Nos bières sont équilibrées, fines et typées et quand nous ajoutons quelque chose à la recette - malt, houblon, eau et levure - nous sommes très attentifs à sa provenance. » 

Brasserie Perle
© Pascal Bastien

Garant des recettes et de la qualité constante des bières Perle, Christian Artzner est également à l’origine d’une filière d’orge bio dans le Grand Est qui approvisionne une dizaine de brasseurs alsaciens. Son équipe favorise dès que possible des fournisseurs locaux, sans oublier de tout mettre en œuvre pour optimiser les ressources essentielles (eau, électricité, gaz naturel) liées à la production. 

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Alors que l’ouverture du bar à bières a occasionné l’embauche de 5 personnes supplémentaires (dont 2 temps plein), Perle compte désormais 16 salariés. Et les projets et idées ne manquent pas ! Avec son bâtiment de 1500m2, il faut dire que les possibilités en termes d’événementiel sont infinies. « Cela s’y prête vraiment pour organiser des visites guidées pour des particuliers, des familles, des entreprises, confirme Théo. Le lieu est également privatisable pour des fêtes de comités d’entreprise qui peuvent faire appel à des traiteurs qui prennent possession de notre cuisine. D’autres animations telles que jeux ludiques, concerts, ateliers découvertes vont arriver. Il n’y a plus qu’à ! »

Brasserie Perle
© Pascal Bastien

A Strasbourg, bien d’autres microbrasseries font mousser leurs passions débordantes pour la bière…

Voici notre sélection : 

  • Située dans le quartier du Neudorf, la créative brasserie Bendorf propose sept bières permanentes et une nouvelle bière éphémère tous les mois, toutes bio. Et même les étiquettes sont réalisées par des artistes locaux !
  • Réouverte depuis 2018, la mythique Tigre renaît en association avec Kronenbourg SAS et sa marque historique Tigre Bock. Avec un style à la fois chic et branché très assumé ! 
  • Au Neuhof, découvrez la Brasserie 3 Mâts et ses huit références de bière. Parmi elles, la surprenante Calypso, une bière fruitée d’inspiration orientale aux notes d’hibiscus.
  • Située route de Vienne, à proximité de la place de l’Etoile, Roue Libre vous accueille dans un véritable bistrot où s’entremêlent les univers du brassage et du vélo.

Mais aussi…

En dehors de Strasbourg, ne vous privez pas de découvrir d’autres micro-brasseries à l’instar de Bisaiguë installée dans une authentique maison alsacienne à Kaysersberg. Mais aussi la Brasserie du Vignoble, surnommée la BRA’V, qui vous accueille à Ribeauvillé dans une atmosphère bucolique pour un apéro entre amis. De son côté, la Brasserie Saint-Pierre vous invite à Saint-Pierre pour fabriquer votre propre bière à l’atelier de brassage. A Colmar, la Sainte-Cru fait des ravages avec ses noms atypiques tels que « Apocalypse now » ou «Orange Mécanique ». Citons enfin la brasserie du Ried à Muttersholtz et ses bières à déguster avec des tartes flambées, ainsi que La Mercière à Cosswiller et son mode de production alternatif qui redonne vie à ce petit village de 500 âmes.

Auteur : Florian Dacheux

A propos de l'auteur

Trentenaire basé en banlieue parisienne, Florian navigue dans le monde des médias depuis 2005. Des bases du métier appris en presse quotidienne régionale à Avignon, il a connu une expérience de correspondant à Barcelone, le reportage en radio depuis Marseille, ou encore l’édition numérique dans diverses rédactions parisiennes. Freelance depuis 2015 en tant que reporter et rédacteur pour la presse magazine et digitale, il réalise différents types de sujets de société. Florian anime également des ateliers d’écriture et pratique la photographie.