Portrait d’Isabelle Kremser, marraine de la Strasbourgeoise 2020

Depuis 2010, la Strasbourgeoise, course caritative pour la lutte contre le cancer du sein, permet de récolter des dons dans une ambiance dynamique et solidaire.

Chaque année, la manifestation choisit une marraine, renvoyant ainsi un message d’espoir et de soutien aux personnes touchées par la maladie. Isabelle Kremser, 46 ans, marraine de l’année dernière nous transmet son expérience. 

Isabelle Kremser, marraine de la Strasbourgeoise 2020
© Jean-François Badias

« Un coup de massue »

En juin 2015, suite au repérage d’un ganglion sous l’aisselle droite, cette chef de projet en industrie pharmaceutique décide de consulter. Le diagnostic tombe : le ganglion révèle un cancer du sein, et tout se succède rapidement, elle rentre dans un parcours de soin. « C’est un coup de massue quand on vous annonce que vous avez de la chimio. » Un protocole assez long, qui l’éloigne de son travail pendant plus d’un an et demi, où elle enchaîne chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie. En ce moment, elle est encore sous hormonothérapie, et rappelle l’importance de la recherche médicale : « J’ai eu de la chance de bénéficier d’anticorps avec les thérapies ciblées, d’où l’importance de tout ce qu’on fait aujourd’hui pour mettre au point toutes ces thérapies, qui sont beaucoup moins invasives pour le corps, et qui vous sauvent la vie. »

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Son entourage l’accompagne et la soutient tout au long de ces épreuves, son mari vient à chaque rendez-vous, ce qui lui permet d’éviter l’isolement. « Se retrouver seule dans ce parcours, c’est une épreuve de plus. » Survient petit à petit la rémission, avec des « traitements moins lourds et avec l’aide de l’activité physique. Grâce à ça, j’ai senti les progrès de récupération de mon corps. »

Isabelle Kremser, marraine de la Strasbourgeoise 2020 et sa fille
Isabelle Kremser et sa fille, prêtes pour la Strasbourgeoise !

L’énergie du sport 

Isabelle Kremser a toujours pratiqué une activité physique régulière, en famille ou entre amis. 
Dans le cadre de son parcours de soins, elle a repris une activité physique adaptée et a commencé le rameur au Rowing club de Strasbourg. « Là je suis rentrée dans un cycle de remise en forme et de maintien de mon corps, et ça c’était génial, au-delà des rencontres que j’ai pu faire, qui étaient tout aussi incroyables. » Deux fois par semaine, la marraine de 2020 pratique le rameur, à l’aide d’un coach sportif, spécialisé pour les personnes en traitement ou en parcours de soins. Un challenge est proposé aux sportives : participer à la Vogalonga, une course d’aviron de 35 km sur les canaux de Venise. « C’était une expérience extraordinaire, c’était notre défi à nous. »
La même année, une connaissance du comité d’organisation de l’Office des Sports pense à elle pour devenir la nouvelle marraine de la Strasbourgeoise. Après une longue réflexion, « je me suis demandé ce que mon parcours pouvait apporter aux gens », elle accepte, afin de véhiculer du positif aux personnes dans des parcours similaires ou différents du sien.

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La course en rose est pour elle une source « d’énergies et d’ondes positives », et son rôle de marraine en 2020 lui permet de « donner de la force aux personnes qui en avaient besoin. » Du soutien, mais aussi un rôle de prévention, puisqu’elle rappelle la nécessité de la sensibilisation : « J’avais eu de la chance d’être très informée sur le cancer, la prévention, les diagnostics. Je n’ai pas mis des mois à réagir, je suis allée consulter rapidement, et ça c’est aussi un message qu’il faut faire passer aux gens. La Strasbourgeoise permet de rappeler à tout le monde de faire des visites de contrôle, donc de faire des diagnostics précoces et ça c’est déjà des victoires. »

Les marraines de la Strasbourgeoise
Les marraines à Strasbourgeoise 2021 - © Renaud Guyomard

S’informer et rendre visite régulièrement à son médecin, ne pas hésiter à consulter dès qu’il y a le moindre doute… Et puis, l’importance du sport, qui a été capital dans sa reconstruction : « L’activité physique m’avait aidé à me retrouver, à retrouver mon corps, à retrouver des liens sociaux. »
Cette année, la Strasbourgeoise fut pour Isabelle Kremser un moment riche en émotions, prolongation de ce qu’elle avait vécu en 2020, surtout au niveau des partages d’expériences, entre marraines : « On apprend à se connaitre de mieux en mieux, on a toutes des parcours différents mais aussi beaucoup de points communs dans tout ce qu’on a ressenti, ce qu’on a vécu. C’est ça qui fait qu’aujourd’hui, quand on se retrouve, les moments sont forts. » 

Site web de La Strasbourgeoise

Auteure : Lucie Bousquet 

A propos de l'auteure 

Formée à l’écriture et à la communication, Lucie a commencé dans les médias pour un magazine digital en Chine. Après quelques années dans la gestion de projets associatifs et artistiques, elle se lance en tant que rédactrice dans les domaines du tourisme et de la culture. En veille permanente sur l’actualité sociétale et culturelle, Lucie vit entre Strasbourg et Paris. Elle participe régulièrement à des projets collectifs autour de l’écriture et du numérique.

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