Frémir face à des squelettes de baleine ou de T-Rex, s’immerger dans la tête et le cœur du peintre Van Gogh ou rire jaune de satires sociétales : vive les premiers frissons de l’automne à Strasbourg.
Quel beau cimetière d’animaux !
Ils sont largement plus d’un million à hanter les murs du Musée zoologique de Strasbourg. Exactement 1,2 million de mammifères, d’insectes, d’oiseaux, de reptiles et de mollusques sont enfermés là depuis des dizaines d’années. Leurs très beaux restes – ce ne sont que des cadavres, tout de même - ne s’enfuiront pas. Tout au contraire, certains s’exposent de nouveau, après six ans de travaux, au Musée rouvert depuis quelques jours.
Combien ? Une toute petite part de la collection : uniquement 1800 espèces. A voir : une très belle série d’oiseaux, mais aussi une jeune éléphante d’Asie, un terrible crocodile de plus de quatre mètres de long, un impressionnant gorille… Et puis, le clou sans doute de l’accrochage actuel. Dès l’entrée, il n’y a qu’à lever les yeux au ciel pour plonger dans le squelette d’une baleine en lévitation. Le voyage est total : on croit ouvrir les mémoires des aventuriers des XVIIIe et XIXe siècles.
A qui doit-on ces sublimes témoins de mondes parfois disparus ? Au naturaliste alsacien Jean Hermann qui en collecta une partie au XVIIIe siècle, et qui en outre dirigea le jardin botanique de 1783 à 1800, l’année de sa mort. Le passé, certes, mais le présent et le futur ? Ils ne sont pas oubliés : cap sur la biodiversité actuelle des berges du Rhin et sur les animaux des villes : chats et chiens, mais aussi pigeons, rats, écureuils…
Musée zoologique, 29 boulevard de la Victoire à Strasbourg. Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h (fermé de 13 h à 14 h en semaine). Entrée : 4,50 et 9 €.


Le musée zoologique de Strasbourg a rouvert ses portes © Lucie Michel
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Dans la tête et le cœur de Vincent Van Gogh
Qu’est-ce qui vous attend derrière la porte du hall Tivoli ?
Une immersion dans un monde voué à l’art grâce aux dernières techniques de projection, des citations originales du peintre qui vécut de 1853 à 1890, des installations lumineuses bluffantes et une musique originale formant une création multimédia qui restitue l’ambiance des dernières années de la vie du peintre.
Qu’est-ce qui rend l’expérience si particulière ?
C’est une sollicitation des sens qui laisse deviner l’homme derrière le mythe du peintre maudit. Une plongée dans ses tourments intérieurs entre ombre et lumière, doutes et beauté. Une découverte de la relation très forte avec son frère Theo Van Gogh en une centaine de lettres échangées entre les deux frères.
Que se passe-t-il lors de cette immersion multimédia ?
On peut déambuler à l’intérieur des œuvres projetées sur des écrans jusqu’à 10 mètres de large et 5 mètres de haut ou préférer s’avachir sur un coussin au sol, observer de tout près les détails des traces de pinceaux du peintre. Et aussi prendre soi-même les pinceaux et voir projeter son œuvre…

Dans les œuvres de Vincent Van Gogh © DR
Quelles œuvres du peintre peut-on voir ?
De la Nuit étoilée à la Terrasse du café le soir, en passant par Les tournesols : ses œuvres tardives peintes entre 1888 et 1890 à Auvers-sur-Oise et dans le sud de la France.
Quels sont les points forts de l’exposition ?
Un show multimédia de 30 minutes qui rend la profondeur du travail de l’artiste palpable ; des installations interactives pour pénétrer au cœur des œuvres ; des audioguides avec les voix de l’épouse et du frère de l’artiste ; une contextualisation historique.

Du 15 octobre au 30 novembre au hall Tivoli, avenue Herrenschmidt à Strasbourg. Ouvert du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. Entrée : 16 et 17 €.
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Oser faire face à des dinosaures taille réelle
Que voir au Musée éphémère® des dinosaures ?
Pas des dinosaures, mais des moulages de véritables fossiles de dinosaures, réalisés au plus proche de la réalité. Par exemple : un moulage de T-Rex moulé directement sur Stan, qui vivait il y a 65 ans millions d’années, devenu le squelette le plus complet au monde, selon l’animateur du musée. Attendez-vous à un animal de 10 mètres de long et de 3,50 mètres de haut. Et quelle bête se cachait donc à l’intérieur de ce crâne long d’un mètre vingt ? Un méchant tarbosaure très carnivore.
Pourquoi est-ce si impressionnant ?
Parce que certains des dinosaures bougent ! Ce sont en fait des robots animatroniques, tels ceux utilisés pour le film Jurassic Park ou les films documentaires. Certains sont couverts d’une fourrure épaisse, notamment le fameux tigre à dents de sabre, dans la salle consacrée aux animaux de la préhistoire.
Pourquoi est-ce aussi magique ?
Parce qu’on passe de l’ambiance d’un musée zoologique à celle d’une ère glaciaire puis à une jungle. Parce que les animaux vont interagir avec les visiteurs lors d’un spectacle de 25 minutes, répété six fois par jour.
Musée éphémère® des dinosaures, au parc des expositions de Strasbourg, les 18 et 19 octobre de 10 h à 18 h. Entrée : 10 et 12 €.

Rire en coin chez Tomi
La confrontation des deux illustrateurs Robert Weaver et Tomi Ungerer est une invitation à découvrir le « visual journalism ». Visual quoi ? Journalisme visuel, ou reportage illustré. Une pratique fondée sur le principe d’observation directe d’événements d’actualité par des artistes qui les croquent pour la presse.
En vogue dans les années 1960 aux Etats-Unis et plus tard, elle a vu envoyés sur le terrain des débats présidentiels, des matches de base-ball ou des courses hippiques des illustrateurs de talent tels que Robert Weaver, Ronald Searle et…l’Alsacien Tomi Ungerer.
Occasions magnifiques pour le facétieux artiste, inspiré par son mentor Robert Weaver, de croquer la société américaine d’alors, entre réalisme et satire.
« Robert Weaver-Tomi Ungerer », au Musée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration, 2 avenue de la Marseillaise à Strasbourg, du 17 octobre 2025 au 15 février 2026. Ouvert tous les jours sauf mardi de 10h à 13h et de 14h à 18h. Entrée : 3,50 € et 7,50 €.

Au musée Tomi Ungerer © Lucie Michel
Lucie Michel
Rédactrice chez Batorama depuis 2020
A propos de l'auteur
J’aime Strasbourg pour ses restaurants de touristes, ses gargotes tibétaines et ses approximations de tartes flambées : un peu…
J’aime Strasbourg pour la diversité de ses musées: beaucoup.
J’aime Strasbourg pour le temps inscrit dans ses architectures: passionnément!
J’aime Strasbourg pour la vie spontanée et festive le long des quais aux beaux jours : à la folie!
J’aime Strasbourg pour sa confrontation piétons-cyclistes: pas du tout ! Préférons donc le bateau !