C’est la saison des belles histoires ! Le ciel alsacien devient plus gris, les températures chutent, nuages bas et brouillard s’invitent en plaine rhénane, les sommets vosgiens s'eneigent… L’ambiance est propice aux récits magiques ! De Strasbourg à Ferrette, voici un périple dans un monde de légendes.
Les contes d’Alsace font la part belle aux être magiques, maléfiques ou généreux. Les personnages historiques se mêlent aux inventions et croyances. Sur les terres alsaciennes, chaque recoin en garde l’empreinte. Et certaines traces sont toujours visibles, tels des témoignages laissés, à travers les âges, de la véracité de ces légendes…
Connaissez-vous ces histoires fascinantes ? À travers les siècles, racontées aux enfants pour la période de Noël ou aux plus grands, au coin d’un feu ou au détour d’un sentier, ces légendes alsaciennes se savourent, encore de nos jours !
L’Alsace regorge de lieux à visiter, tous les sens en éveil, pour des découvertes et des rencontres… inénarrables. Avez-vous déjà :
- Ressenti un courant d’air diabolique au pied de la cathédrale de Strasbourg ?
- Goûté à l’eau de la source miraculeuse du Mont Sainte-Odile ?
- Visité des grottes, des labyrinthes, des châteaux et rencontré un dragon vers Ferrette ?
- Croisé des dames blanches, des fantômes amoureux ou des âmes éconduites aux pieds des ruines ?
Voici quelques bonnes adresses !
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Le lac secret de la cathédrale de Strasbourg
Saviez-vous qu’un lac serait caché sous la cathédrale ? L’une des légendes alsaciennes raconte que cette étendue d’eau est de taille si remarquable, qu’on pourrait y circuler en barque. La cathédrale de Strasbourg prend place sur le site d’un édifice primitif, alors, pourquoi pas un espace lacustre, magique, peuplé de créatures maléfiques ? Les travaux des fondations débutent en 1015 pour s’achever en 1028. Une très longue période, de treize années, qui laisse place à des histoires incroyables. D’autant que des épanchements d’eau, de l’Ill, du Rhin ou des nappes phréatiques auraient compliqué la tâche.
Par une cavité, située dans les sous-sols d’une maison voisine (anciennement pharmacie du Cerf) quelques téméraires seraient descendus sous la cathédrale, pour rejoindre ce lac, habité de vermines et d’êtres maléfiques. Ce puits d’accès serait le « Kindelsbrunnen » le lieu où errent et meurent les âmes… Ceux qui y sont allés n’en sont pas revenus ! Il est dit que plusieurs canaux profonds étaient reliés. L'un d'eux rejoindrait le puits des Pêcheurs, non loin de l'actuelle place Gutenberg. Malheureusement, le lac souterrain de la cathédrale de Strasbourg ne serait plus accessible aujourd’hui, les caves et les puits alentours ayant été condamnés et murés.
A ce jour, Batorama vous propose d’embarquer non loin de la cathédrale… coïncidence ?
La Dame blanche du Hohenbourg
Parmi les histoires de châteaux, de chevaliers, de forêts, de fleurs et d’amours, celle du Château de Hohenbourg, dans les Vosges du Nord (Bas-Rhin) fait légende.
Vous n’êtes pas sans savoir que, jadis, les seigneurs du Wegelnbourg et du Hohenbourg étaient ennemis jurés… Par une belle journée, le damoiseau Robert part chasser. Il aperçoit une damoiselle rêveuse. Installée près d’une source, elle profite paisiblement de l’instant. Alors qu’il l’observe, surgit un sanglier. La bête, blessée, charge la belle. Le chasseur, hardi et vif, comme ses ancêtres du domaine seigneurial, triomphe de l’animal. Nait à cet instant une belle idylle. Avec quelques regards et peu de mots, les deux jeunes gens, “fleurs nées au milieu des épines et des chardons”, se comprennent et s’aiment. Mais leur histoire est vouée à rester secrète, car cette damoiselle n’est autre que la douce Edwige, fille du seigneur du Hohenbourg !
Les amoureux se retrouvent en cachette, près de cette source du « Maïdebrunne ». Et c’est là que le seigneur les surprend. Sa colère est telle qu’il tue Robert. Edwige, terrassée par le chagrin, s’effondre au même instant, unie à son amour, dans la mort.
Depuis, non loin de cette source qui vit naître leur passion et accueillir leurs trépas, poussent deux bouquets de myosotis. Symbole de fidélité et d'amour éternel, la fleur est associée au souvenir et s’appelle, en alsacien, « Vergissmi nit » (vergiss mein nicht ; ne m’oublie pas). Certains, en ces lieux, à travers les siècles, ont observé, à la tombée de la nuit, une ombre blanche… Serait-ce le fantôme d’Edwige qui quitte les souterrains du château du Hohenbourg pour revenir sur les lieux, alimenter la source de ses larmes ?
© Châteaux forts Alsace. com / P. Lutz
Sainte-Odile, patronne de l’Alsace
Envie d’un moment d’apaisement, hors du temps, dans un lieu enchanteur, mystérieux et mystique ? Le Mont Sainte-Odile ne laisse personne indifférent !
Destination de pèlerinage, de randonnée et de ressourcement, il offre un cadre extraordinaire, culminant à 753 mètres d’altitude. Au cœur de ce lieu sacré se trouve la source miraculeuse, où les visiteurs se rafraîchissent, méditent ou prient. La légende de Sainte-Odile repose sur des éléments historiques et religieux. Canonisée au XIe siècle, elle est considérée comme la sainte patronne de l’Alsace depuis 1946. Elle serait née vers 662, à Obernai, aveugle et chétive. Son père, le Duc Adalric (ou Etichon) d’Alsace, contrarié d’avoir une fille comme premier enfant, au lieu d’un fils, exige sa mort. Cachée et sauvée, elle est baptisée vers l’âge de 12 ans et recouvre miraculeusement la vue. Plus tard, pour se faire pardonner, son père lui offre un château qu’elle transforme en monastère.
Plusieurs lieux remarquables composent votre promenade au Mont Sainte-Odile : les bâtiments, bien sûr, mais aussi le célèbre Mur Païen. C’est l’un des sites les plus mystérieux d’Alsace, un monument mégalithique aux dimensions impressionnantes, atteignant par endroits deux mètres de large, et trois mètres de haut. Ce gigantesque rempart est composé d’environ 300 000 blocs de pierre et épouse les contours du plateau, sur 11 km et 100 hectares ! Il est classé monument historique depuis 1840.
Autre coin à découvrir, la source du mont Sainte-Odile, notamment invoquée pour guérir les maladies des yeux. Et, à proximité, moins connue mais tout aussi intéressante : la fontaine Sainte-Lucie (sur le sentier des Pèlerins). Alors, bonne balade !
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© Visit Grand Est
La porte de Pierre, le jardin des fées et le rocher de Mutzig
Autre forêt, autre légende : dans le massif du Donon, à plus de 800 mètres d’altitude, se trouverait une entrée vers le « Pays Interdit ». Elle est à chercher du côté de La Porte de Pierre, Turgestell. Ce rocher monumental est à la fois une curiosité géologique et une construction humaine. La double porte occupe près de 7 mètres de largeur pour 5 mètres de hauteur. La légende raconte que les Celtes y célébraient leurs cultes à la nature. Quelques mètres plus bas, se trouve le jardin des fées, avec un roc central, tel un menhir, entouré de sept menhirs abattus. D’autres pierres sont de formes étonnantes ou présentent d’étranges sculptures… serviraient-elles aux fées, lorsqu'elles préparent leurs philtres magiques ?
A la rencontre des créatures bienveillantes de Ferrette
La magie se poursuit, tout au sud de la région, dans le Jura alsacien, à Ferrette. Dominé par son château du XIIᵉ siècle, le village est traversé par de nombreuses légendes. Peut-être connaissez vous déjà la grotte des nains, lieu de vie de ces créatures bienveillantes qui aidaient les habitants en secret ?
Saviez-vous qu’un dragon de feu hante également ces lieux ? C’est du côté de Vieux-Ferrette que cette créature débuterait ses promenades, pour parcourir les collines, une fois la nuit tombée. Sa caractéristique : ce dragon a une pierre précieuse entre ses crocs. Un rubis rouge, plus précisément, qui lui sert de lanterne et lui permet d’éclairer les habitants qui cherchent leur chemin. Mais attention, il ne faut jamais, sous aucun prétexte, lui adresser la parole…
Au détour d’une visite, laissez-vous séduire par la variété des paysages alsaciens et des légendes qui y sont associées ! Les circuits des châteaux rhénans, à découvrir en petits groupes, entre amis ou en familles sont des destinations idéales !
© VisitAlsace
Auteure : Julie Friedrichs
Rédactrice depuis juin 2021
A propos de l'auteur
Ma journée type à Strasbourg ? Prendre l'air à l'Orangerie, profiter d'une terrasse place du Marché Gayot, flâner le long des quais et faire un tour en bateau-promenade !