LE FESTIVAL COLORS INVESTIT STRASBOURG

L’édition 2021 du festival COLORS – Urban Art powered by SOCOMEC a lieu tous les week-ends de septembre aux Ateliers éclairés de la COOP, et dans certains coins de l’Eurométropole de Strasbourg avec des interventions hors les murs. Au programme : fresques géantes, ateliers participatifs, pop-up store et plein d’autres surprises !

Une programmation éclectique

Pour sa troisième édition, COLORS – Urban Art fait les choses en grand ! Chaque week-end de septembre, les Ateliers Éclairés se transforment en galerie éphémère et ouvrent leurs portes pour montrer les fresques surprenantes réalisées par les 16 artistes invités. Accessible au public depuis le vendredi 3 septembre, vous pouvez vous balader de salle en salle. Entre l’univers graphique de Captain Bowie, les mosaïques pixellisées de Stork, la nature et l’onirisme qui inspirent les œuvres d’Olivia de Bona ou encore les personnages aux teintes blanches et bleues de Williann, à mi-chemin entre le cartoon et le tatouage, il y en a pour tous les goûts ! Un bar éphémère et un pop-up store seront aussi présents pour vous accueillir chaque week-end d’ouverture. 

Ce festival majeur dans le milieu de l’art urbain propose aussi des performances de street art en live sur les murs du Port autonome de Strasbourg, comme celle de Goddog, les 11 et 12 septembre sur la façade de la gare de marchandises du Port du Rhin. Autre temps fort, un cycle d’ateliers de graffiti sera mené par le Studiographe durant le mois de septembre avec les jeunes du Centre socio-culturel du port du Rhin, afin d’élaborer et réaliser une fresque participative dans le quartier. Si la plupart des événements se passent à Strasbourg au niveau du port du Rhin, le festival se déplace aussi dans l’Eurométropole. Des performances d’art urbain seront à voir en direct, avec par exemple l’intervention de l’artiste graffeur mulhousien Niack à Schiltigheim ou une customisation de coffrets à Saverne les 25 et 26. 

Des artistes issus de tous les milieux

Oeuvre de Stork pour le festival Colors
Oeuvre de Stork - © Bartosch Salmanski

A l’honneur, des artistes locaux : Nana, Storm500, Stork, Capitain Bowie, ou encore Williann, et de nombreux autres artistes venant des quatre coins de la France et de l’international, tels que le nantais Ador ou le suisse Bust Art. La richesse d’un festival comme COLORS, mais aussi du milieu de street art est d’arriver à réunir une multitude d’artistes aux parcours divers : certains sont issus du graphisme, comme le duo Captain  Bowie, qui fait un « travail de composition pour essayer d’avoir un beau jeu de couleurs. Nous travaillons sur la forme abstraite, géométrique ou organique. » D’autres viennent du milieu du graffiti, comme Bastien Grelot du Studiographe, qui a commencé ses premières œuvres murales en 1997. Diplômés d’arts appliqués, ou autodidactes, les artistes renommés se côtoient pour une multiplicité des techniques, des visions et des œuvres. 

[LIRE AUSSI >> A STRASBOURG, L'HEURE EST AU NETTOYAGE... DE L'ILL]

Un mode d’expression artistique et engagé

Oeuvre de Olivia de Bona pour le festival Colors
Oeuvre de Olivia de Bona - © Bartosch Salmanski

L’art urbain contemporain regroupant diverses techniques, allant de la peinture, du graffiti, du collage, du sticker, de la mosaïque, est un mouvement où les artistes se réapproprient l’espace public. 
Les œuvres ont été réalisées durant les quinze jours précédents l’inauguration du vendredi 3 septembre. Avec les techniques artistiques, il y a également la question du support qui est essentielle dans le street art. Olivia de Bona, artiste parisienne, nous explique : « Le crépi du mur qui est une contrainte technique m’a poussé à aborder le sujet autrement. Je fais tout à l’acrylique et au pinceau, j’ai une ligne de pinceau qui est un peu répétitive, mes plantes arrivent assez naturellement, mais avec le crépi ça donne autre chose. Je m’en suis donc servi comme un atout, et j’ai travaillé toute ma fresque comme un grand dessin en pastel gras. » 

Réaliser une œuvre sur toute une façade demande une certaine réflexion et pratique, nous précise Williann, artiste colmarienne : « Lorsqu’on travaille en hauteur, il y a la hauteur de l’échelle, de l’échafaudage ou de la nacelle qui sont trois manières d’élévation avec à chacune leurs spécificités et leur dose d’effort ! »

Art éphémère subversif, il permet un engagement social et politique, au-delà de sa pratique esthétique. Par exemple, un des artistes de COLORS, The Blind, réalise des œuvres en deux dimensions en braille, permettant ainsi une accessibilité du street art aux personnes malvoyantes. Des œuvres qui permettent un échange singulier avec le public, d’après Williann : « Peindre dans la rue, en extérieur, permet de rencontrer les gens et d'échanger ensemble, un peu comme ce que faisait la commedia dell'arte pour amener le théâtre dans la rue pour ceux et celles qui n'avaient pas les moyens d'aller voir des pièces. C'est un moment très enrichissant car il y a une rencontre avec des gens passionnés d'art, ou totalement novices, ou juste curieux de voir l'exécution d'une murale. » 

Oeuvre de Williann pour le festival Colors
Oeuvre de Williann - © Bartosch Salmanski

Le street art n’est pas un art élitiste, d’où l’intérêt de pouvoir créer des œuvres collaboratives avec les habitants d’un quartier. Bastien Grelot (le Studiographe), à propos des ateliers graffiti du Port du Rhin : « C’est important qu’il y ait des ateliers participatifs, pas uniquement dans la plastique de l’œuvre mais aussi dans l’élaboration, je ne veux pas demander aux gens de colorier mon œuvre ! Il faut que ce soit leur idée. Ce seront des gens qui habitent là, ils verront l’œuvre très souvent. C’est important que la fresque soit faite par les gens du coin. »
L’art urbain contemporain permet ce lien particulier entre artistes et public, en questionnant et en redynamisant l’environnement où les œuvres se situent. Le quartier de la COOP, à mi-chemin entre Strasbourg et l’Allemagne, est un quartier excentré, industriel et convivial, où les projets culturels se succèdent depuis quelques années. « Ça permettra de mettre en avant ce quartier, et de le faire découvrir à ceux qui le connaissent mal ou ont trop d’a priori sur le quartier. » nous suggère l’un des deux acolytes de Capitaine Bowie. 
Un festival qui ne finit pas d’évoluer, en posant de nouveaux regards sur sa ville.  

Informations
Jusqu’au dimanche 26 septembre 2021 – uniquement les samedis et dimanches de 11h à 19h

Lieu : Ateliers éclairés 4 rue de la Coopérative 67000 Strasbourg

Programmation en détails sur le site de COLORS 

 

Auteure : Lucie Bousquet 

A propos de l'auteure 

Formée à l’écriture et à la communication, Lucie a commencé dans les médias pour un magazine digital en Chine. Après quelques années dans la gestion de projets associatifs et artistiques, elle se lance en tant que rédactrice dans les domaines du tourisme et de la culture. En veille permanente sur l’actualité sociétale et culturelle, Lucie vit entre Strasbourg et Paris. Elle participe régulièrement à des projets collectifs autour de l’écriture et du numérique.

Linkedin